Histoire Épistémologie Langage 46(1). 2024. Le Notre Père, outil linguistique et objet de savoirs (XVIe-XIXe siècle), dir. par Fabien Simon. Paris: SHESL. 256 p. ISSN 0750-8069
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Hommage
Irène Rosier-Catach
C. H. J. M. Kneepkens (1944-2023)
Le Notre Père, outil linguistique et objet de savoirs (XVIe-XIXe siècle)
Dossier thématique dirigé par Fabien Simon
Fabien Simon
Présentation
Capucine Boidin, Cândida Barros & Ruth Monserrat
« Tupi or not guarani ». Les Notre Père des XVIe -XVIIe siècles. Entre corpus brésilien et paraguayen
Charlotte de Castelnau L’Estoile
Le Notre Père en langue amérindienne dans le Brésil des XVIe et XVIIe siècles : interactions, circulations, usages
Bernard Colombat
Le Notre Père est-il un bon échantillon linguistique ? (d’après le Mithridates de Conrad Gessner)
Sven Osterkamp
East Asian Languages in Lord’s Prayer Collections, ca. 1600–1900
Michail Sergeev & Toon Van Hal
Un spécimen qui parle de lui-même : les fonctions des collections multilingues du Notre Père au XVIe siècle
Fabien Simon
Une oraison mobile : itinéraire d’un Notre Père en « langue des Sauvages ». De la Cosmographie universelle d’André Thevet (1575) au Mithridates d’Adelung et Vater (1806-1817)
Varia
Lorenzo Cigana
Coseriu et Hjelmslev sur la théorie de la marque. Éléments pour continuer le dialogue
Lectures et critiques
Varron. 2024. La Langue latine. Tome VI : Livre X. Texte établi, traduit et commenté par Guillaume Bonnet. Paris: Les Belles Lettres (Collection Budé). 160 p. ISBN : 978-2-251-01501-9
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Après un livre VIII attaquant le rôle moteur de l’analogie, puis la réplique donnée dans le livre suivant, voici donc venu le temps d’une reprise de la question : c’est le sujet du livre X, incontestablement le plus important de toute La langue latine. Les modernes, habitués à la structure dialectique thèse-antithèse-synthèse, attendraient, en guise de conclusion, une reprise équilibrée des deux points de vue. Est-ce ce qu’il faut lire ici ? Non, sans doute, et d’abord parce que Varron, dans ce troisième temps, ne concède cependant que fort peu aux arguments anomalistes, ce qui écarte l’idée d’une synthèse prenant à l’un et à l’autre camp de manière plus ou moins équilibrée. On a vu par ailleurs (cf. l’introduction au livre IX) que Varron a inversé l’ordre qui nous serait naturel, en présentant d’abord les arguments contre l’analogie. Alors qu’il comptait globalement s’y ranger, on aurait attendu en ouverture une défense de l’analogie, contrebattue, puis finalement enrichie dans le livre X ; au lieu de quoi, il donne deux livres consécutifs sur l’analogie, IX puis X. Sans doute respectait-il, ce faisant, la chronologie de la querelle, qui a vu les tenants de l’anomalie se positionner contre un discours en place, lequel réagit alors à leurs attaques ; mais cette disposition a aussi un intérêt stratégique. En effet, constituant sous une forme assez intuitive le fond général du tableau, l’analogie contestée par les anomalistes du livre VIII a été d’abord rétablie dans ses droits par les Alexandrins du livre IX. Il est alors loisible à Varron de reprendre la question pour développer une version plus riche et nuancée, et par là d’autant plus incontestable : la sienne.
« Sur la question de savoir si, en ce qui concerne la dérivation des mots, l’enseignement de la langue devait suivre la ressemblance ou la dissemblance, beaucoup se sont interrogés, les personnes impliquées parlant d’analogie pour le principe qui se développe à partir de la ressemblance, et l’autre étant nommé anomalie. Sur cette question j’ai, dans un premier livre, développé les arguments selon lesquels on devait suivre pour guide la dissemblance et, dans un second, au contraire, les arguments en faveur d’une préférence à donner plutôt à la ressemblance. Mais puisque personne n’a présenté les bases de ces positions comme il convenait, et que leur organisation et leur consistance n’ont pas été explicitées, je vais moi-même 2 exposer les contours de la question. Je parlerai de quatre points touchés par la dérivation des mots : ce que c’est que le ressemblant et le dissemblable, ce que c’est que le principe appelé λόγος, ce qu’on entend par notre « proportionnalité », qu’ils disent ἀνὰ λόγον, et ce que c’est que l’usage. Une fois éclaircies, ces notions feront comprendre analogie et anomalie : leur origine, leur nature et leur modalité. » Varron, La langue latine. Tome VI. Livre X, Introduction : de la ressemblance a l’analogie.
Slavica Occitania 59. 2024. Les mondes de Nikolaï Marr, ed. by Sébastien Moret. Toulouse: Laboratoire Lettres, Langages et Arts. 335 p. ISSN 1245-2491
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Sébastien Moret
Les mondes de Nikolaï Marr : introduction
Vittorio S. Tomelleri
Les différents mondes de Nikolaï Marr. Paradoxes disciplinaires (et pas seulement) d’un indiscipliné
I. Les voyages
François Djindjian
Nikolaï Marr et les fouilles de la cité d’Ani, œuvre majeure ou péché d’adolescent ?
Yves Le Berre
Nikolaï Marr, la Bretagne et le breton
Elena Simonato
Le monde abkhaze de Nikolaï Marr
Natalia M. Zaika
La langue basque et le Pays basque dans la vie et l’œuvre de Nikolaï Marr
II. Les mondes
Roger Comtet
Nikolaï Marr et le folklore
Patrick Sériot
Le monde primitif de Nikolaï Marr, ou la nostalgie des origines
III. Autour de Nikolaï Marr
Anastasiia Mykolenko et Kevin Tuite
Evdokia (Dina) Kojevnikova, disciple de Nikolaï Marr et ethnographe de la Svanétie soviétique
Vladimir A. Kurdyumov (Geng Hua)
La théorie de Marr et la sinologie soviétique
Annexe
V.M. Babak
À propos de l’évolution historique de la langue ukrainienne (1936)
Notes de lecture
Ida, Manuel Said Ali. 2024. Primeiros Escritos & Outros Textos (1886-1945), ed. by Thaís de Araujo da Costa & Daniele Barros de Souza. São Carlos: Pedro & João Editores. 310 p. ISBN 978-65-265-1253-1
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Manuel Said Ali Ida é uma das maiores glórias do magistério brasileiro. Depois de tentar a carreira de pintor e a de médico, acabou abraçando o magistério onde se notabilizou no ensino de alemão, de geografia e, como pesquisador de língua portuguesa, empreendeu estudos que marcaram uma nova fase de avanço entre nós. Entretanto, como os verdadeiros mestres, sua obra não se encerra nas letras impressas nos livros publicados; Said Ali plantou amizades puras e disseminou discípulos que levaram avante o bastão da grande e ininterrupta maratona da cultura. Felizes os que puderam com ele conviver, usufruir de seu convívio humano.
Langages 234. 2024. Voix et émotions, dir par Mohamed Embarki & Claire Pillot-Loiseau. Paris: Armand Colin. 172 p. ISSN 0458-726X
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Catherine Schnedecker, Céline Vaguer-Fekete
Éditorial
Mohamed Embarki, Claire Pillot-Loiseau
Voix et émotions : considérations théoriques et nouvelles perspectives interdisciplinaires
Melissa Barkat-Defradas
L’expression vocale des émotions chez le primate humain et non humain : une approche évolutive
Claudia Schweitzer
L’émotion transmise par les voix parlée et chantée : l’exemple de l’interjection (France, XVIIIe siècle)
Claire Pillot-Loiseau, Camille Schuermans, Pauline Behaghel, Gaétane Le Pape
Intonation et émotions chez des patients dysphoniques : quand la voix et la parole s’en mêlent
Anne Lacheret-Dujour
Marquage de l’intensité émotionnelle en françaJis parlé : quand la syntaxe fait entendre sa voix
Freiderikos Valetopoulos
Voix et émotions : que nous apprennent les manuels de français langue étrangère ?
Laurence Devillers, Théo Deschamps-Berger, Lori Lamel
Les émotions ‹in the wild› des appelants d’un centre d’appels d’urgence : vers un système de détection des émotions dans la voix
Mohamed Embarki, Dongjun Wei, Coralie Vaucherey, Oussama Barakat, Omar Elfahim, Kokou Laris Edjinedja, Thibaut Desmettre, Stephan Robert-Nicoud
Extraction de la prosodie émotionnelle des appels téléphoniques aux services de régulation médicale des urgences des hôpitaux en France et en Suisse
Anne Lacheret-Dujour, Mohamed Embarki, Jacques François, Claire Pillot-Loiseau
De la voix individuelle à la voix des langues. In memoriam Didier Bottineau
Le français moderne. 2024. La notion de trace en sciences du langage, dir par Claire Badiou-Monferran & Daniéla Capin. Paris: Conseil international de la langue française. ISSN :
0015-9409
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Claire Badiou-Monferran et Daniéla Capin
Présentation. La notion de trace en sciences du langage
Gilles Siouffi
De la trace au renoncement à la trace : avant et après Saussure
Hélène Merlin-Kajman
E, signe insigne. Le français en quête d’empreintes gauloises
Claire Badiou-Monferran et Daniéla Capin
Le rôle des traces dans le processus de transcatégorisation des conjonctifs : l’exemple de et aussi
Dominique Legallois
Traces intertextuelles et intertexte de traces dans la prosodie sémantique des constructions grammaticales
Olivier Soutet
La tension guillaumienne entre trace et tracé
Joaquim Brandão de Carvalho
Phonèmes flottants et positions vides : des traces très utiles
In Memoriam Jean-Claude Chevalier (1925-2018), par Gabriel Bergounioux
Comptes rendus
Lttr13. 2024. Le discours de la linguistique: Gestes et imaginaires du savoir. Lyon: ENS Éditions (Langages). 262 p. ISBN 979-10-362-0697-9
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Qu’est-ce qui anime les linguistes ? Comme toute discipline scientifique, la linguistique a fait l’objet de nombreuses histoires, qui en racontent les vicissitudes et les progrès. Le présent ouvrage prend les choses par un autre bout : celui des manières de faire, et plus précisément des manières de dire. La linguistique est ici envisagée comme un discours, qui construit du savoir par le biais de gestes précis (dénommer, expliquer, modéliser, etc.) et qui se nourrit d’imaginaires variés (la Vie, le Progrès, le Bien, etc.). Ces gestes et ces imaginaires sont analysés à travers des études de cas concrets, portant sur des figures paradigmatiques comme Benveniste ou Chomsky, sur des projets disciplinaires comme la biolinguistique ou la typologie des langues, et sur des objets théorisés comme l’accent et les termes métalinguistiques, tant dans le domaine francophone que dans le domaine anglo-saxon. En révélant l’artisanat discursif sur lequel repose le faire linguistique, cette enquête richement documentée servira autant des usages de recherche que d’enseignement, pour tous les linguistes et plus largement pour tous les praticiens des Humanités.
Ayres-Bennett, Wendy & Mairi McLaughlin, ed. 2024. The Oxford Handbook of the French Language. Oxford: Oxford University Press. 1056 pages. ISBN 9780198865131
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This volume provides the first comprehensive reference work in English on the French language in all its facets. It offers a wide-ranging approach to the rich, varied, and exciting research across multiple subfields, with seven broad thematic sections covering the structures of French; the history of French; axes of variation; French around the world; French in contact with other languages; second language acquisition; and French in literature, culture, arts, and the media. Each chapter presents the state of the art and directs readers to canonical studies and essential works, while also exploring cutting-edge research and outlining future directions.
The Oxford Handbook of the French Language serves both as a reference work for people who are curious to know more about the French language and as a starting point for those carrying out new research on the language and its many varieties. It will appeal to undergraduate and graduate students as well as established scholars, whether they are specialists in French linguistics or researchers in a related field looking to learn more about the language. The diversity of frameworks, approaches, and scholars in the volume demonstrates above all the variety, vitality, and vibrancy of work on the French language today.
Originally appeared on History and Philosophy of the Language Sciences Read More